Découvrez l’histoire des Francs Limiers, un escape game en Lorraine pas comme les autres !
Les Francs Limiers, avant d’avoir été un escape game en Lorraine a avant tout été une société savante née à Metz, puis une société (un peu) secrète. Retour sur plus de 200 années d’histoire !
Car, oui, avant de vous proposer un escape game rock et un escape game vous permettant de devenir à votre tour un Franc Limier, les membres de cette société savante avaient d’autres passions !
La genèse des Francs Limiers
Plusieurs mentions des débuts de la société des Francs Limiers sont faites au fil des siècles. Oublions la première, certainement abusive, de 1337.
Des cercles messins bien informés affirment que c’est vers 1547 que les premiers esprits curieux se réunissent. Metz est alors ville impériale. Ces rencontres étaient organisées de prime abord pour la visite de François Rabelais à Metz. Elles étaient motivées par la gastronomie (déjà !), l’émulation intellectuelle et les discussions littéraires. Mais elles ne furent qu’un premier symptôme de l’avidité des Lorrains pour la connaissance. Un simple avant-goût de la grandiose aventure à venir.
Car l’histoire des Francs Limiers telle que nous la connaissons ne commencera que deux siècles plus tard. Avant de devenir enfin l’escape game en Lorraine que tout le monde connaît !
L’histoire de Pierre-Louis de Jaumont
Au printemps 1730, le jeune et aventureux Pierre-Louis de Jaumont quitte sa Lorraine natale pour suivre son maître en Toscane. Il est l’apprenti de Philippe Vayringe, génial machiniste du château de Lunéville. Auprès de lui, il développe un amour des sciences et un fougueux esprit d’explorateur.
A la mort de Vayringe en 1745, Pierre-Louis rentre à Metz la tête chargée d’ambitions. Le monde est si vaste ! Convaincu par le bénéfice du partage des connaissances et de l’expérimentation, il devient professeur de chimie et physicien. Il y nourrit une passionnante correspondance avec Emilie du Châtelet. Amie de son ancien maître, cette scientifique et femme de lettres partage sa passion pour les découvertes en tous genres.
Leurs échanges devinrent des rencontres. L’histoire dit que, mûs par leur enthousiasme mutuel, ils passèrent des nuits entières à tester théorèmes et formules. Le laboratoire de Pierre-Louis voit naître de nombreuses expériences. Ils y firent de précieuses découvertes alchimiques, et à une occasion, un gigantesque trou dans le plancher.
La légende voudrait que, philosophe face à ce nouvel accès vers la cave à vin, Madame du Châtelet s’exclama. : “Attrapez une bouteille mon cher, c’est l’heure de la pause”
Les premières aventures des Francs Limiers
Avides d’échanges et de partages, Pierre-Louis et Emilie optèrent pour un nom simple.Il reflète à la fois leur goût pour la recherche et l’enthousiasme qui était leur moteur. Les Francs Limiers !
C’est donc sous le nom de la Société des Francs Limiers que les premiers échanges et réunion eurent lieu. Les premiers membres réalisèrent nombre de découvertes majeures dans des domaines divers. Mécanique, chimie, astrophysique ou même pâtisserie. Ces idées furent partagées avec tout un chacun sans souffler mot du nom des Francs Limiers. Elles firent la renommée de nombre de ses membres au cours du XVIIIe siècle.
Le Duc Stanislas Leszczynski eut vent de la création de la Société. Il invita Pierre-Louis et Emilie à rejoindre sa cour. Après une brève réflexion, il fut décidé qu’Emilie accepterait, pour se nourrir de l’émulation de Lunéville. Pierre-Louis resterait à Metz avec les Francs Limiers.
Voltaire et Leszczynski, le goût de l’exploration
Le goût des Francs Limiers pour le voyage est directement lié à leur désir de découverte. Néanmoins, nous pouvons compter deux influences majeures qui décidèrent l’organisation des premières expéditions de la Société.
Le premier a une influence indirecte, via Emilie du Châtelet.
Depuis 1734, Emilie vit avec un homme de lettres, un certain Voltaire. Lui est passionné de lettres, elles de chiffres : pendant 15 ans, ils entretiennent une relation tumultueuse faite d’émulation intellectuelle et de portes claquées. Certains disent qu’Emilie trouvait refuge en Lorraine chez Pierre-Louis lorsqu’elle ne supportait plus son amant. Il est néanmoins indéniable que c’est Voltaire qui insuffla chez Emilie l’envie de voir le monde : pour son plus grand plaisir, il lui raconte ses deux années d’exil en Angleterre, et toutes les étrangetés qu’il a pu noter dans ce pays si proche et pourtant si différent. Elle ne manqua pas de reporter avec passion ces histoires aux réunions des Francs Limiers.
La seconde influence, celle du Duc Stanislas Leszczynski, est directe.
Souvent invité aux réunions de la Société par le biais d’Emilie du Châtelet, le Duc devint rapidement proche de Pierre-Louis de Jaumont et des premiers Francs Limiers. Il faut dire que le beau-père de Louis XV a des discours captivants pour les curieux : Polonais d’origine, son parcours lui a fait traverser et découvrir l’Europe et son folklore. Lors de ses incroyables séances de narration, le Duc évoquait des mystères et énigmes qui prenaient leur source dans de nombreux pays.
Du surnaturel, des créatures inconnues ? La curiosité des Francs Limiers est sans pareille, et les premières expéditions s’organisent en Europe, aux Amériques, en Afrique et jusqu’en Asie.
Dans les pas du Duc de Lorraine
Il est amusant de noter que si Stanislas est l’un des moteurs des premiers voyages des Francs Limiers, l’influence fut mutuelle. Stanislas, après quelques années de fréquentation de la Société des Francs Limiers à Metz décida de créer sa propre société savante à Nancy. Il crée en 1750 l’Académie de Stanislas, fatigué du trajet entre les deux cités lorraines. La rumeur dit que le Duc se rendait néanmoins deux fois l’an aux réunions de la Société des Francs Limiers à Metz. « On y mange bien mieux », aurait-il dit.
Le goût du voyage s’installa donc durablement chez les Francs Limiers. La Société accueillait en grande pompe tout voyageur souhaitant narrer ses aventures, et tout explorateur cherchant compagnons.
Il est dit que le Capitaine La Fayette, venu parfaire sa formation militaire à Metz en 1775, se prit d’amitié pour plusieurs Francs Limiers. Ces derniers suivirent le futur général français dans la campagne d’indépendance de l’Amérique.
Ce goût de l’ailleurs n’entachait néanmoins aucunement l’amour des Francs Limiers pour leur terre d’origine. Cela fut d’ailleurs parfaitement illustré par l’implication politique de Pierre-Louis de Jaumont : il devint député du tiers état de Metz aux États généraux et à l’Assemblée nationale constituante et défendit notamment les origines de la Lorraine et leur singularité au sein de la France.
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